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LA PLACE FORTE DE LILLE


La ville de Lille, autrefois rattachée à la région de Flandre wallone est récupérée par le royaume de France par Louis XIV après la guerre de Dévotion, où Lille capitule le 16 août 1667. Le traité d’Aix-la-Chapelle est signé le 2 mai 1668.

Le Roi Soleil confie à Sébastien le Presle de Vauban la construction d’une citadelle pour protéger la ville et la proximité de la nouvelle frontière.

 Vauban met à profit le terrain marécageux et la proximité des rivières Deûle et Bucquet pour élaborer un système de fossés en eau et de zones inondables.

 Le chantier démarre dès décembre 1667, emploie plus de 2000 ouvriers et 3 ans plus tard les travaux sont presque achevés ce qui constitue un tour de force.

 A l’intérieur de la citadelle de nombreux bâtiments de casernement sont construits pour abriter soldats, matériel et bien sur poudre et explosifs.

 Par la suite Vauban supervise aussi la construction de remparts, qui seront eux-mêmes repoussés au fur et à mesure du temps et que la ville s’étend.

Lille et ses fortifications autour de 1850.
Image GéoportailLille et ses fortifications autour de 1850. Image Géoportail

 Après la guerre franco-prussienne de 1870/1871 Séré de Rivières est chargé d’édifier les défenses des « nouvelles frontières de l’Est » et la proximité de la Belgique impose une ceinture fortifiée efficace autour de la ville.

 Ce sont pour commencer 6 forts et 2 batteries qui sont construits en briques, matériau local. Autour de 1879 et 1881.

 Forts de : Bondues, Mons en Baroeul, Sainghin, Seclin, Englos (Ennetières en Weppes) et Vert Galant.

Batteries de : Camp français et Prémesques.

 Puis, entre 1890 et 1891 ce sont 13 ouvrages intermédiaires bétonnés qui sont construits pour renforcer les défenses de la places. Il s’agissait d’ouvrages bétonnés pour une demie compagnie, avec une escarpe en terre. Ces fossés sont défendus par des coffres simples ou doubles qui ont la particularité de ne pas être reliés à l’ouvrage, il faut donc passer par le fossé. Des abris bétonnés sont construits en zone centrale de l’ouvrage, avec des cloches d’observation. La plupart de ces abris ont disparus ou sont remblayés aujourd’hui, un seul semble avoir survécu, et est à l’abandon.

 L’enceinte fortifiée de la ville abritait 6 magasins à poudre bétonnés construits entre 1889 et 1899, et 4 autres non bétonnés, en plus ce ceux de la citadelle (3).

Forts et ouvrages visibles


Le 1er août 1914 la place forte de Lille est  déclassée et déclarée « ville ouverte », et donc réputée ne pas se battre. Pourtant du 3 au 13 octobre des combats se déroulent autour de la ville, que les allemands investissent et occupent jusqu’au 17 octobre 1918.

 Par la suite, l’urbanisation, la démographie « poussent les murs » de la ville au-delà de l’enceinte de défense, qui est démolie au fur et à mesure jusque dans les années 30.La citadelle en 1750.
Collection Bibliothèque municipale de LilleLa citadelle en 1750. Collection Bibliothèque municipale de Lille

De l’ensemble des fortifications, il ne subsiste aujourd’hui que :

  • Le fort de Bondues, qui abrite un musée de la Résistance
  • Le fort de Mons en Baroeul qui est aujourd’hui devenu la bibliothèque et médiathèque de la ville.
  • Le fort de Sainghin, qui est propriété privée.
  • Le fort de Seclin, propriété privée, mais ouvert au public, et qui abrite un musée de l’artillerie et de la 1ere guerre mondiale, à voir absolument.
  • Fort d’Englos (Ennetière en Weppes) qui a été très fortement endommagé par les bombardements, propriété municipale de Ennetières en Weppes. Une association de sauvegarde le restaure et l’entretient. N’est ouvert au public qu'exceptionnellement .
  • Le fort du Vert Galant transformé en centre culturel (concerts, expositions..) propriété de la ville de Wambrechies.
  • L’ouvrage intermédiaire de Noyelles, à l’abandon.

La citadelle de Lille quand à elle est toujours une zone militaire. Elle abrite le « Corps de Réaction Rapide-France » répondant aux normes OTAN, capable d'assurer le commandement d'une force terrestre nationale ou multinationale dont le volume peut varier de 5 000 à 60 000 hommes, et comptant environ 430 militaires de 13 Nations différentes

Le reste peu ou prou a disparu, démoli ou remblayé, avalé par la ville ou les réseaux routiers.