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Le Mémorial national australien de Villers-Bretonneux

Dessiné par l’architecte Sir Edwin Lutyens et inauguré le 22 juillet 1938 par le Roi George VI d’Angleterre, cet imposant monument de pierre blanche précédé d’un cimetière du Commonwealth, se compose d’une haute tour centrale reliée aux deux pavillons d’angles par de simples murs sur lesquels sont inscrits les noms de 11 000 soldats Australiens morts en France, disparus ou n’ayant pas de sépulture connue. Ce mémorial fut le dernier mémorial important du Commonwealth britannique construit en hommage à des troupes le long du Front occidental.Le roi George VI, la reine Elizabeth, le vice 1er ministre australien Sir Earle Page et le président de la République Albert LebrunLe roi George VI, la reine Elizabeth, le vice 1er ministre australien Sir Earle Page et le président de la République Albert Lebrun

Chaque année s’y déroule la cérémonie de l’Anzac Day, le 25 avril.

Un site à découvrir, tant pour bien comprendre la position stratégique du lieu, que pour parcourir ce Mémorial magnifique et émouvant.

 

Après la meurtrière campagne des Dardanelles (Gallipoli) en 1915, le corps expéditionnaire australien combat en 1916 dans la Somme (Pozières) et dans le Nord (Fromelles), en 1917 sur la ligne Hindenburg (Bullecourt), et dans les Flandres belges (Ypres et Messine), puis à nouveau dans la Somme et dans l’Aisne en 1918.

Mais l’année 1918 aura été la plus significative car il arrête la poussée allemande à Villers-Bretonneux, les 24, 25 et 26 avril, évitant ainsi la prise d’Amiens.

La bataille de Villers-Bretonneux :

Le 21 mars 1918 les Allemands lancent une puissante offensive sur 60km entre Arras et la Fère. Le front britannique est enfoncé et l’avance allemande ne s’arrête que le 5 avril à quelques kilomètres de Villers et à portée de main d’Amiens.

 

Le 24 avril, à 3H45, des tirs d’artillerie très denses s’abattirent sur une zone de front alliée tenue par la 62ème et la 8ème DI (divisions d’infanterie) anglaises. A 6H00, les tirs cessèrent et quatre ID (divisions d’infanterie) allemandes précédées par 13 tanks donnèrent l’assaut aux positions anglaises dans le brouillard. Partout où les tanks apparurent le front fut disloqué et la première ligne traversée et tournée. La panique s’installa rapidement et la plupart des hommes de cette première ligne furent faits prisonniers ou refluèrent en désordre vers l’arrière, talonnés par les allemands. Avant 8H00 Villers était investie et la progression vers Cachy se développait. A10H00, Villers était tombée.

 C’est alors que trois tanks lourds anglais « Mother » sortis du bois d’Aquenne se heurtèrent aux tanks allemands. Au cours de ce premier combat « tank versus tank » les trois tanks anglais furent touchés, mais purent regagner le couvert du bois alors que le tank allemand « Nike » dut être abandonné sur place. Un moment plus tard, sept tanks légers « Whippet » intervinrent face à Cachy, désorganisant l’attaque imminente de la ID77, mais subissant la perte de 3 chars. Ces deux actions retardèrent l’assaut allemand et à partir de ce moment l’avance ennemie ne fut significative que dans le bois d’Aquenne où elle atteignit la route Cachy-Fouilloy.

A la tombée du jour la résistance alliée s’était durcie, mais la nouvelle ligne de front témoignait de la supériorité allemande en cette journée du 24 avril.

La nuit du 24 et 25 avril 1918 :

Des contre-mesures à l’avance allemande ne purent être mises en place que pour la soirée. Le plan prévoyait l’encerclement de la ville avec deux brigades australiennes et simultanément une attaque nocturne de la cité avec 3 bataillons anglais. Au sud de Villers, depuis le bois du

Monument jusqu’au bois de Hangard, trois autres bataillons de la 54ème brigade devaient avancer vers l’est et protéger le flanc droit australien.

Au sud de Villers :La brigade australienne du général Glasgow (Bg13) démarra son action à 22H00. Elle avança au sud du bois d’Aquenne et au sud de Villers, dans des conditions très difficiles, face à des Allemands très pugnaces. A 2H00, après une avance substantielle, elle consolida ses positions sur la route Villers-Hangard. La brigade anglaise ne put constituer la ligne cohérente prévue, ce qui posera beaucoup de problèmes plus tard.

 

Au nord de Villers :La brigade australienne du général Elliott (Bg15) démarra son avance à 23H00 au nord de

Villers. Après des combats furieux les Allemands furent repoussés au sud de la route Villers-

Warfusée. La progression fut un haut fait d’armes.

 L’assaut sur la ville ne donna aucun résultat.

 

Ces quelques heures du début de la nuit ont consacré la valeur des Australiens qui ne s’y trompent pas et considèrent cette nuit comme une des dates les plus importantes de leur jeune histoire militaire.

Le 25 avril 1918 :

Dès l’aube la bataille s’engage au nord et au sud du bois d’Aquenne et les Allemands commencent un recul vers la ville qui se poursuivra toute la matinée. Au nord de la ville un bataillon australien et deux bataillons anglais commencent une avance difficile à 6H00 et arrivent à la grand-route d’Amiens à 9H00. La voie ferrée en déblai, utilisée par les allemands pour refluer vers l’est, est atteinte vers 12H00 après une attaque à partir du sud d’un bataillon anglais. La gare ne sera reprise qu’en fin d’après midi. La jonction entre les deux brigades australiennes consacrant la fin de la présence allemande dans Villers sera effective dans la soirée.

Le 26 avril 1918 :

La nuit du 24 au 25 avril a laissé une ligne de front décousue tenue entre le bois du Monument et le bois de Hangard par une 54ème Bg anglaise épuisée.

La « Division Marocaine », une des meilleure division de l’armée française, doit relever les anglais dans la soirée du 25 avril et attaquer vers l’est, à l’aube du 26, pour dégager le sud de Villers. Les délais sont trop courts, l’opération est préparée sous le sceau de l’improvisation, les anglais et les français ont beaucoup de peine à coopérer. L’assaut des 4 régiments français débute comme prévu le 26 avril à 6H00 sur la route Domart-Villers et d’emblée c’est le drame. Le barrage d’artillerie fonctionne mal, les hommes sont cloués au sol par des feux croisés ennemis. La progression est dérisoire malgré des sacrifices énormes. Trois mille blessés et tués restent au sol sur les dix mille engagés… C’est un bain de sang inutile.

 

A l’issue des trois jours de combats furieux  la ligne de front retrouve approximativement les positions du début de l’attaque. Les moyens ennemis n’étaient pas suffisants pour provoquer une percée plus importante que celle qui fit illusion le premier jour. La pugnacité australienne amorça le recul du deuxième jour et la disparition des ambitions allemandes. Villers ne fut pas une grande bataille de la guerre, mais fut une bataille décisive en avril 1918. En effet, cette mêlée farouche qui dura trois jours mit un point final aux espoirs allemands de séparer les armées anglaise et française en prenant Amiens. Elle couta très cher. L’estimation des pertes est difficile.

On s’accorde en général sur environ 10.600 Allemands et 12.000 Alliés.

 

 

 

 

Sources : Site du Musée franco-australien de Villers-Bretonneux : http://www.museeaustralien.com/?Accueil

 

Le Mémorial de Villers-Bretonneux en images