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Séré de Rivières en 1882 peint par A.Lafond. Ce portrait se trouve au musée des Invalides à ParisSéré de Rivières en 1882 peint par A.Lafond. Ce portrait se trouve au musée des Invalides à Paris

 

 

Le général Raymond Adolphe Séré de Rivières

 

Originaire d’Albi, né le 20 mai 1815, ce polytechnicien sert pendant toute sa carrière dans le Génie Militaire à Toulon, Perpignan, Castres, Carcassonne. Blessé en Italie, il est par la suite directeur du Génie à Metz où il fortifie la place (1866). En 1868 il est directeur du génie à Lyon ; il juge les fortifications de son prédécesseur Rohault de Fleury insuffisantes, tant par l’extension de la ville que par l’augmentation de la portée des canons.

Le 4 septembre 1870, Lyon apprend la chute de l’Empire ; le colonel Séré de Rivières, commandant de la place de Lyon, parvient à garder le contrôle de la situation face à un climat semi-insurrectionnel, tout en mettant en route les chantiers de fortifications.

Ces faits lui valent la promotion au grade de général de brigade en octobre. Trois mois plus tard, il est nommé commandant du génie du 24e Corps de l'armée de l'Est, sous les ordres du général Bourbaki, et il prend une large place dans la victoire d'Arcey, ce qui lui vaut la place de commandant du génie de l'Armée de l'Est. Quelques semaines plus tard, à la tête du génie du 2e Corps de l'armée de Versailles, il dirige les sièges des forts d'Issy, de Vanves et de Montrouge, qu'il enlève aux Fédérés en mai 1871. À l'automne 1871, Séré de Rivières est à la tête d'une campagne de reconnaissance de la défense de la France au niveau de la frontière italienne, et en 1872, il est chargé d'instruire comme rapporteur le procès du maréchal Bazaine pour la capitulation de Metz en 1870 (son rapport, rigoureux et accablant pour le maréchal, sera remis le 6 mars 1873).

En juin 1873, il prend le poste de secrétaire du Comité de Défense. Opposé au général Frossard dans une querelle d'école, il a l'occasion d'exposer en détail sa conception de la réorganisation des frontières. Celle-ci est à la fois défensive et offensive, fixe et en mouvement. Appuyée sur un système de régions fortifiées linéaires, tendant à canaliser l'ennemi vers une ouverture où une armée restreinte l'attendrait, elle tient compte de l'évolution des armements et cherche avant tout à éloigner un ennemi éventuel de Paris. Cette conception, inspirée par celle de Vauban mais mise au goût du jour, a en partie été guidée par la défaite de 1871 : les fortifications à la Vauban, si elles avaient brillé en leur temps, avaient fait preuve d'une inadaptation aux armes nouvelles, et nécessitaient une reprise complète. Deux textes fondent essentiellement cette doctrine :

  • Considérations sur la reconstitution de la frontière de l'Est (remis au Comité le 21 juin 1873, adopté à l'unanimité et exposé le 15 novembre suivant) ;
  • Exposé sur le système défensif de la France (déposé le 20 mai 1874, le 17 juillet suivant, la loi relative à l'amélioration des défenses de la frontière de l'Est est promulguée).

Séré de Rivières devient alors en février 1874 Directeur du Service du Génie au ministère, où il est chargé de la construction urgente du nouveau système de fortification, qu’il va développer de Lille à Toulon, en passant par Verdun, la nouvelle frontière de Lorraine, le Jura et les Alpes et aussi les villes de Paris et Lyon considérées comme des objectifs stratégiques.

Son projet voit son programme de réalisation lancé dès le 17 juillet 1874, avec une loi votée à l'unanimité. La frontière du nord et du nord-est est divisée en quatre groupes :

  • Le groupe Jura, avec la place de Besançon comme base.
  • Le groupe Vosges, s'appuyant sur Épinal et Belfort.
  • Le groupe de la Meuse moyenne, constitué par un rideau d'ouvrages reliant Verdun à Toul par les Hauts de Meuse.
  • Le groupe Nord, s'étendant de Montmédy à Dunkerque, s'appuyant sur Maubeuge et Lille et se reliant au groupe de la Meuse par les positions de Montmédy-Longwy, les Ayvelles-Givet.

La frontière italienne voit sa défense améliorée par un renforcement des vieilles forteresses de montagne, de l'ancien camp retranché de Lyon, des places-fortes de Nice et de Toulon. Son influence est également visible sur la frontière espagnole et le long de la côte atlantique, mais aussi à Paris, où il est à l'origine d'une nouvelle ceinture de forts, placés très en avant de ceux de 1840.Récépissé signé de la main de Séré de Rivières lorsqu'il reçoit sa décoration de Grand-officier de la Légion d'honneurRécépissé signé de la main de Séré de Rivières lorsqu'il reçoit sa décoration de Grand-officier de la Légion d'honneur

Le général Séré de Rivières mène ainsi son programme. Remplacé à la suite d'une cabale politique contre le service du Génie le 10 janvier 1880 par le général Cosseron de Villenoisy, ce dernier poursuit son programme sans grands changements jusqu'en 1885.

Ainsi furent construits 196 forts, 58 petits ouvrages et 278 batteries sur l'ensemble des frontières et places stratégiques du pays , que les Allemands baptisèrent « la barrière de fer » le tout en onze ans (de 1874 à 1885), pour une dépense estimée à 450 millions de francs-or (ouvrages) et 229 millions de francs-or (armement).

Il a été qualifié de "Vauban du XIX° siècle".La tombe du général Séré de Rivières à Paris, avec cette épitathe "Lapides Clamabunt: Les pierres témoigneront"La tombe du général Séré de Rivières à Paris, avec cette épitathe "Lapides Clamabunt: Les pierres témoigneront"

 Il est promu Grand officier de la Légion d'honneur en 1878, et il disparait le 16 février 1895 et a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

En hommage, le quartier du 2e régiment du Génie, anciennement situé à Metz, où il a servi comme lieutenant, a pris le nom de quartier Séré de Rivières. Ce quartier était en  2011 occupé par le 3e Régiment de Hussards.

 

(Sources : Musée militaire Lyon – Index de la fortification française – Wikipédia)