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Le hangar à dirigeables d'Ecausseville (50)


 

Durant la Première Guerre Mondiale, dès 1915 l’armée française décide d’utiliser des dirigeables pour contrer les sous-marins allemands et signaler les champs de mines immergés. La Marine n’en possédant pas, elle demande à son homologue britannique de lui vendre des Sea Scout (dirigeables de protection des ports). Le terrain d’Ecausseville dans le Cotentin à 30 kilomètres de Cherbourg, protégé des vents d’ouest dominants et possibilité de décollage avec les vents ascendants, est choisi pour la construction d’une infrastructure comprenant des hangars pour abriter les dirigeables des intempéries leur assurant une plus grande longévité, car ne l’oublions pas l’enveloppe en caoutchouc est sensible au soleil. Le 06 décembre 1915, deux hangars avec charpente en bois de 150 mètres de long, 20 mètres de large et 22 mètres de haut et toiture en plaques de fibrociment sont programmés. Le premier hangar terminé en août 1917 permet d’accueillir son premier Sea Scout SS-49/VA-3. Le 31 octobre 1917, décision est prise de construire le second hangar mais en béton armé : les travaux sont réalisés du 12 novembre 1917 au 18 août 1919, avec des matériaux français : tuiles, ciments de l’usine de Ham, châssis vitrés de Saint-Gobain…

Les armatures en fer viennent des Etats-Unis car les sidérurgies françaises sont en zone occupée par les Allemands. Ses dimensions diffèrent de celles du hangar en bois : longueur de 150 m, largeur de 40 m et hauteur de 31,5 m Vingt-cinq maçons italiens ont coulé sur place, au rythme de seize pièces par jour, les tuiles en ciment armé qui recouvrent le hangar. On en compte 3 552, de 138 kg chacune, épaisses de 10 mm, armées d’un treillis métallique. Avec sa voûte en plein-cintre, il épouse idéalement la forme des ballons. La porte métallique imposante de 24 x 27 m fut endommagée en 1940 par un cyclone et découpée par les soldats du Reich. Le site comportait outre les logements, un château d’eau (toujours « debout » aujourd’hui), deux gazomètres pour le stockage d’hydrogène et une station de radio (TSF) permettant de communiquer avec les dirigeables et les navires. La grande porte coulissante à deux battants est installée en 1920 et détruite accidentellement en 1940. L’aviation remplace les dirigeables en 1922 et le hangar en bois est désaffecté et démonté en 1932. Le seul hangar en béton restant sur place est unique en France et dans le Monde entier par sa taille et son architecture. Il a survécu aux bombardements de 1943 et aux combats meurtriers les jours suivants du débarquement du 06 juin 1944 où 200 GI du 8ème RI U.S vont périr et voient des corps à corps au couteau dans le hangar même avec une cinquantaine d’Allemands retranchés. Il a été successivement utilisé comme base logistique par l’armée U.S jusqu’en 1946, puis par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) dans les années 60. L’Association des Amis du Hangar à Dirigeables d’Ecausseville (AAHDE) a pris en charge l’avenir de ce lieu unique depuis 14 ans. Elle gère et organise l’été des vols en « Aéroplume » dans ce site classé monument historique en 2003. Un site incroyable à visiter absolument, ainsi que le musée attenant. . D'après un article paru dans la revue Grande Guerre Magazine de l'Association Nationale 1914/1918.

 

Le hangar à dirigeables en images