Le fort de Vaujours - les fortifications de Paris
Le fort de Vaujours a été construit en 1876 et 1882. Il se situe au nord-est de Paris, dans une position avancée sur un plateau à 130m d’altitude, en bordure de la N3 qui relie Meaux à Paris, et à 8,5 km d’une boucle de la Marne. Il était prévu pour près de 700 soldats.
Son armement est constitué de pièces d’artillerie à l’air libre, et d’une tourelle Mougin modèle 1876. Il dispose d’une caponnière double à la tête, une caponnière de gorge située à droite de l’entrée, et deux caponnières simples aux saillants II et IV.
De part et d’autre du fort ont été construites deux batteries annexes pour renforcer sa puissance, diminuer les angles morts, sans pour autant avoir un ouvrage « d’un bloc » qui serait énorme. Ces deux batteries étaient reliées au fort central par un chemin couvert, aujourd’hui disparu. |
Du 16 août au 20 septembre1894 des grandes manœuvres ont été effectuées dans la zone du fort, avec près de 23 000 soldats. Le président de la République de l’époque Casimir Perrier vient y assister le 18 septembre, et préside un banquet dans la batterie Sud.
En 1911 un projet de modernisation qui ne sera pas réalisé proposait le renforcement de la tourelle Mougin et la construction d’une tourelle de mitrailleuses.
A la mobilisation de 1914 le fort est équipé de canons anti-aériens, retirés en 1917.
Le fort reste militaire jusqu’à la seconde guerre mondiale, à nouveau équipé de canons de DCA. En juin 1940, les allemands en prennent possession et l’occupent jusqu’en 1944, et font sauter leur stock de munitions et le casernement en quittant les lieux.
Le fort est endommagé mais les batteries intactes. La Poudrerie Nationale s’installe sur le site préalablement déminé en 1947. Jusqu’en 1955 diverses expériences sur des produits explosifs sont menées sur place.
En 1955 le CEA s’installe sur le site qui ne va pas cesser de croître à la mesure de la montée en puissance du programme nucléaire militaire français. Les techniques ne cessent de se perfectionner, leur puissance augmente et ce sont près d’une centaine de bâtiments de toutes utilités qui seront édifiés sur le périmètre du fort, des deux batteries et autour.
La batterie nord finit par être « digérée » par les bâtiments du CEA et il n’en reste quasiment rien aujourd’hui. La batterie sud est remaniée mais conserve son intégrité générale. Le fort central est évidemment remanié, modifié. De nombreux bâtiments sont construits à l’intérieur de l’enceinte sur l’emplacement du casernement disparu. Du fort central « originel » il reste peu, de part l’utilisation du CEA.
Pendant plusieurs décennies ces lieux accueillent diverses expériences, notamment sur les détonateurs nucléaires,
En 1997, 2 années après avoir fêté ses 40 années de fonctionnement le centre de Vaujours ferme ses portes de manière très rapide et (comme souvent) l’ensemble fortifié et ces installations « modernes » tombent dans l’oubli et l’abandon.
Quelques années se passent avec ruine, pillages et dégradations jusqu’en 2010 où le fort et la zone de la batterie Nord sont achetés par St-Gobain qui veut créer une carrière de gypse à ciel ouvert pour alimenter son usine toute proche.
La « découverte » de points de radioactivité a différé la réalisation de ce projet qui de facto entraînera la disparition du fort.
Plusieurs projets paysagers dans le périmètre proche du fort sont également à l’étude.
Le fort semble avoir gagné quelques années de sursis, mais sa disparition semble inéluctable.
Aujourd’hui, même si l’ensemble du site parait totalement à l’abandon celui-ci est étroitement surveillé et tenter se s’y aventurer c’est l’assurance de se faire prendre !
Merci aux copains de la vieille DAM et à l'équipe de St Gobain pour leur confiance.
Découvrez la visite virtuelle de la tourelle Mougin du fort de Villey-le-Sec ICI
(sources : IFF, forum EDV http://larevenchedelaquiche.vraiforum.com/index.php
et site www.marquis78.fr)