Le fort de Villeras
Le fort de Villeras a été construit entre 1876 et 1880 à 159 mètres d’altitude. Il croise ses feux avec le fort du Haut-Buc, situé à 4,7 km plus au nord-ouest, pour défendre le plateau de Saclay, en prévision d’une invasion ennemie en contournant Paris. Plusieurs batteries complètent ce dispositif de défense. Le fort est construit sur un plan assez proche de celui du Haut-Buc également, et était prévu pour 770 hommes. C’est un fort à batterie haute (les canons sont à l’extérieur sur des plates-formes séparées par des traverses-abris) ainsi que 4 casemates à tir indirect (ou cave à canons, les canons sont enfermés dans des locaux avec une ouverture permettant un tir courbe). |
Le fort dispose aussi d’un casernement à étage dans la cour principale, précédé du casernement des officiers situé en arrière, par rapport au front de tête.
Pour sa défense rapprochée le fort dispose d’une caponnière double au saillant II et d’une caponnière simple au saillant III.
Le fort est pourvu de deux magasins à poudre de capacité 74 tonnes de poudre, reliés entre eux par une galerie enveloppe qui dessert les traverses-abri pour l’alimentation des pièces en munitions.
Construit en pierre de meulière, ce fort se trouve obsolète dès 1884 et la mise au point de la Mélinite. Il n’a pas été modernisé, malgré un projet avorté d’une tourelle de 75 en 1911.
Pendant la 1ere guerre mondiale, le fort ne participe pas aux combats, il se trouve à l’opposé. Il sert de dépôt de munitions.
Il reste militaire après la fin du conflit et est intégré en 1935 au plan de défense de Paris. Des batteries de DCA sont installées sur les dessus.
Les allemands occupent le fort durant le second conflit mondial, et font sauter la caserne de troupe lors de leur retrait en 1944.
Après la fin de la guerre, le fort est englobé dans le Centre d’Essai des Propulseurs, édifié à proximité immédiate. D’immenses bancs d’essais de moteurs sont construits dans les fossés, pour tester les moteurs en reconstituant les conditions réelles de vol. Certaines zones sont restées en l’état depuis la guerre, telles les ruines du casernement.
Le fort est remanié, des batiments construits au niveau de l’entrée dans la courtine, une partie du ravelin est démolie. Des locaux sont aussi aménagés dans la caponnière double, les dessus terrassés, les réseaux électriques, d’eau, d’air comprimé parcourent le fort.
Depuis les années 90 l’activité à décrue car les batiments installés dans le fort ne sont plus adaptés à la modernisation des techniques et des matériels.
Aujourd’hui le fort, qui se trouve toujours dans le périmètre du Centre d’Essais n’est plus utilisé.
Différents projets ont été mis sur pieds pour une nouvelle vie du fort, mais aucun n’a vu le jour jusqu’alors.
Les accès au fort sont fermés, l’ensemble du site est une zone militaire sensible et en activité, qui est très surveillée.
Retrouvez un projet de reconversion du fort qui a servi de soutenance de thèse de fin d’étude pour l’architecte Guillaume Nicolas : http://www.guillaume-nicolas.fr/Projets/Villeras
(Sources IFF et le dossier de Guillaume Nicolas que je remercie pour son autorisation d'utilisation)