L'abri chirurgical de l'Hôpital Général du Havre
L’abri chirurgical de l’hôpital Flaubert fait partie de 5 abris chirurgicaux construits sous l’impulsion du maire du Havre de l’époque, Pierre Courant, et des services de la défense passive, menés par le docteur Coty qui assiste le Commandant Abadie. Depuis l’occupation allemande, la ville est régulièrement bombardée, les installations portuaires étant particulièrement visées. Au cours de la guerre la ville est la cible de 132 bombardements. Les populations civiles payent un très lourd tribut, et sont mal protégées. C’est pour cela que ces abris sont construits à partir de début 1942. L’abri de l’hôpital Flaubert est creusé à partir du mur de soutènement d’un repli de la colline, sous une épaisseur de craie d’une dizaine de mètre d’épaisseur. L’abri est constitué de deux gaines d’accès avec une chicane anti souffle qui desservent à chaque extrémité une galerie de 32 mètres parallèle au mur extérieur.
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De chaque côté de cette galerie sont creusées des alvéoles aux fonctions définies :
- Stérilisation des instruments
- Salle d’opérations de première urgence.
- Tisanerie pour la préparation des remèdes
- Bureau des médecins
- 2 chambrées d’une douzaine de lits superposés
- Latrines
- Groupe électrogène
- Citerne à eau.
L’abri est opérationnel lors du terrible bombardement du 5 septembre 1944, en préparation de l’opération Astonia qui libèrera la ville.
Le centre ville est totalement anéanti, l’abri se trouve le plus près de cette zone, et les blessés arrivent de toutes parts.
On ignore combien de personnes furent soignées et sauvées dans ce lieu, car avec l’afflux massif aucune comptabilité de fut tenue.
Les témoignages évoquent la galerie principale encombrée par les brancards, des lits supplémentaires, les blessés. Des conditions extrêmes, la semi pénombre, une chaleur importante et une odeur horrible, les cris des blessés…
Après la fin de la guerre, l’abri est désaffecté et sert de stockage de matériel pour l’hôpital, et l’histoire se perd jusqu’en 1992 lorsque des historiens locaux, Jean -Pierre Dubosq et son fils Jean-Paul "redécouvrent" le site. Jean-paul est en train de rédiger un livre consacré aux abris sanitaires civils et militaires du Havre.
Sous leur impulsion et avec la volonté du Groupe Hospitalier du Havre l’abri sort de l’oubli. D'abord visité par le personnel de l'hôpital, un petit groupe crée une association pour l'ouvrir plus largement.
Vidé, nettoyé, réhabilité est ouvert à l’occasion des Journées du Patrimoine.
A Lire : « Le Havre 1939-1944, les abris sanitaires civils et allemands » de Jean-Paul Dubosq, éditions Bertout, ISBN 2867431530, 1992.
(sources : plaquette distribuée par l’association et avec l’autorisation de l’auteur)